De nombreuses questions reviennent régulièrement dans nos réunions d’information.

Nous apportons ici quelques réponses.

Questions de fond

Combien de temps prend un tel projet ?

Nous pouvons identifier 3 phases dans un tel projet. Si elles sont bien organisées et se déroulent dans un contexte favorable, le projet idéal se réalise en trois à quarte ans à partir de l'identification d'un site adapté :

  •    Phase n° 1 – Réflexion et étude de faisabilité : Le groupe définit les objectifs concrets du projet, vérifie sa faisabilité et rédige le programme.
  •    Phase n° 2 - Conception : Après la réservation d’un terrain, le collectif élabore avec l’architecte les plans. La demande du Permis de construire est déposée et instruite.
  •    Phase n° 3 - Construction : Après avoir obtenu son PC et d’avoir purgé tous les recours, le collectif achète le terrain et engage les travaux.

L'identification et la sécurisation d'un terrain constitue une étape cruciale dans la vie d'un projet. L'adhésion à un site est fondamentale pour l'engagement des participants. Nous ne pouvons élaborer un premier agenda opérationnel qu'à partir de ce moment. Pour être raisonnable, nous prévoyons  entre 3 et 4 ans pour les trois phases présentées plus haut.  Ce temps sera passionnant et riche en découvertes et animations. Le chemin est aussi intéressant que la destination.

C’est une belle idée, mais comment je peux faire confiance à l’autre ? 

En effet, la confiance est au cœur des rapports entre les participants. Au début, quand les personnes ne se connaissent pas encore, elle n’existe  pas encore. Mais elle va se construire naturellement chemin faisant. Et seule cette confiance grandissante rend l’engagement possible, et sans engagement, pas de projet partagé. Et à la fin, ça change la vie de vivre avec des voisins en totale confiance.

Et après, combien de temps le « vivre autrement » durera ?

De nombreux projets des année 80 confirment que l’esprit collectif peut survire pendant des décennies malgré le changement de certains habitants. Les espaces mutualisés jouent un rôle important dans la durabilité du projet. C’est dans ces espaces que se renouvelle le lien social, où les projets se font.

Questions techniques et organisationnelles

Combien de personnes faut-il pour lancer un projet et quelle est la taille idéale ?

Pour mener à bien les études pré-opérationnelles (Groupe de réflexion et Collectif d’étude) il est conseillé de limiter le groupe entre 5 et 10 foyers. De nombreuses décisions doivent être prises, et un grand groupe perd facilement en efficacité. En revanche, « ce noyau dur » peut parfaitement imaginer un projet de grande taille (20 à 30 logements) et recruter de nouveaux voisins le moment venu.

Il n'existe pas de taille idéale pour un projet d'habitat participatif. Tout dépend des attentes des membres. Parfois s'est aussi le site qui impose un nombre de logements. Néanmoins, nous pouvons constater qu'un "grand" projet facilite une grande diversité des habitants. A cette échelle, il ne s'agit pas de "bien s'entendre". Les relations entre les personnes sont moins importantes que le projet du vivre ensemble. 

Combien de temps dois-je réserver à un tel projet ?

Chaque groupe définit ses exigences en termes d’autogestion. Cette décision aura un grand impact sur le temps à consacrer au développement du projet. Et il y a aussi souvent des personnes avec plus de disponibilité que d’autres. D’une façon générale, nous prévoyons au moins une journée d’atelier par mois et une réunion intermédiaire en soirée pour les phases intenses des études. Ensuite il faudra prévoir du temps pour rencontrer l’architecte afin de personnaliser son logement et la participation à des groupes de travail. Et plus si affinité…

J’aimerais me créer un duplex avec baie vitrée arrondie et un toboggan entre les chambres des enfants et le salon. C’est possible ?

Bien sûr, tout est possible dans la mesure du possible… Dans tous les cas, il n’y a pas de standard dans ces projets, chaque groupe peut définir les contours de l’ensemble et chaque foyer pourra personnaliser son logement.

Les constructions sont-elles écologiques ?

Chaque collectif définie ses exigences en termes de qualité environnementale. Elles sont généralement très élevées. Et en même temps, il faut bien financer les éventuels surcoûts. Des arbitrages seront faits ensemble. Dans tous les cas, ce sont les futurs usagers qui sont les décideurs. Et leur attention se tournera toujours vers la qualité à long terme.

Je pourrais transmettre mon logement à mes enfants ?

Cela dépend du montage juridique. Généralement, la transmission d’un patrimoine est possible même si le groupe peut décider sur certaines modalités.

Je dois vendre un bien que j’habite actuellement pour pouvoir investir dans un projet. Comment faire ?

Les banques offrent des « Prêts relais » d’un montant d’environ 70% sur la base d’une estimation notariale de la valeur de votre logement. D’une manière générale, nous étudions les situations particulières de chacun avant l’engagement de dépenses significatives et notamment avant la signature d’un compromis de vente pour un terrain.

Pouvons-nous agir contre la spéculation immobilière ?

L’essentiel des montages juridiques opérationnels acceptés par les banques se base sur le patrimoine privé. Une plus-value, en cas de vente, ne peut être encadré par une décision collective. Ce serait illégal. Cependant, nous n’avons pas encore rencontré des personnes dans ces groupes qui cherchent en priorité une opportunité financière. La charge de travail est trop lourde pour ces opportunistes. Une nette évolution dans la problématique de la spéculation immobilière constitue le statut de coopérative d’habitants. Instaurée par la loi ALUR en 2015, elle offre de nouvelles perspectives en la matière.

Je n’ai pas beaucoup de revenus. Je peux quand même m’engager dans un projet ?

Dans de nombreux groupes se rencontrent aujourd’hui des foyers avec des situations financières et patrimoniales très diverses. Notre objectif est de proposer des modèles opérationnels et juridiques permettant à tous de s’investir dans un projet « d’habiter différent ». Nous ne pouvons défendre une approche qui crée une nouvelle exclusion d’office. Une piste prometteuse est la coopération avec des bailleurs sociaux qui portent certains logements destinés à la location/accession ou à la location. Ce type de montage est mis en œuvre par plusieurs projets accompagnés par l'équipe d'Hab-Fab :  "Les Voisins du Quai" à Lille, "MasCobado" et "ClemenCîté" à Montpellier, "Ensemble à Brignac". Ces expériences apportent des nouvelles solutions parfaitement réproductibles. Les coopératives d'habitants offrent aux participants la possibilité d'adapter les loyes aux revenus des foyers.

Je souhaite investir dans un logement locatif qui produit aussi du sens. Vous avez une idée ?

De nombreux projets souhaitent créer des logements locatifs pour des participants ne disposant pas des revenus suffisants pour devenir propriétaire (vois question ci-dessus). Oui, nous avons des idées. Contactez-nous.

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